Expliquez-moi la logique!

Bon, j'essaie de comprendre, mais j'avoue, parfois il faut m'expliquer longtemps. Grosso modo, la hausse des frais de scolarité demandés aux étudiants (1 630$ annuellement en bout de piste) rapportera au gouvernement 200 millions une fois déduit les bourses octroyées. 200 millions, c'est à peine 1% du budget total du ministère de l'Éducation.

D'un autre côté, le financement public des écoles privées (primaire et secondaire) coûte annuellement environ 400 millions (le double) au gouvernement,  montant qui ne cesse d'augmenter dû à la croissance constante des écoles privées.

Un de mes amis très près du milieu politique m'a déjà dit : « Ne soulève pas cette question, ce financement est un droit acquis » Ah bon!

Alors, pourquoi, sur une période de 5 ans, ne pas réduire ce financement de moitié? L'argent ainsi récupéré (environ 200 millions) pourrait éponger la hausse des frais de scolarité demandée et faire en sorte que ces derniers demeurent stables, ne subissant peut-être qu'une indexation annuelle en fonction de la hausse du coût de la vie.

Simple n'est ce pas? Mais dans les faits, compliqué et surtout, impensable, parce que la réduction de moitié du financement des écoles privées toucherait principalement la poche des mieux nantis. . . Et de ceux qui nous dirigent.

Oui, je connais tout la logique et les brillants calculs justifiant ce financement du privé, mais présentement, ce que j'observe, c'est que nous subventionnons un système à deux vitesses, pire, nous créons une scission, un clivage important dans la population. Rien de très bien pour raffermir un collectif maintenant si faible.

« Les Québécois se disent solidaires, mais à la lumière de leurs actes, ils ne le sont guère. Une tendance se dessine : on ne prend que le bon de ce qui est gratuit et public et on se fait subventionner, au privé, ce qui fait défaut au public » (extrait : Québécois 101, notre portrait en 25 traits, chapitre Éducation, page 93).