L'éducation n'est pas de la consommation!

Au lendemain de la manifestation générale des étudiants, une ligne ouverte de radio invitait les auditeurs à se prononcer sur les hausses prévues pendant cinq ans des frais de scolarité pour les études post secondaires (325 $/an X 5 = 1625 $). Deux auditeurs, coup sur coup, on jeté le blâme sur les étudiants. Le premier leur disant de se réveiller, que la hausse ne représentait même pas 1$ par jour et l'autre, à peine le prix d'un café. Ces deux personnes, comme beaucoup d'ailleurs, sont tellement récupérées par les principes de consommation qu'ils les appliquent à l'éducation. Une horreur. Un non-sens. Les entreprises de vente de détail font tout, depuis des années, pour éliminer le prix réel d'achat d'un produit, pour le cacher, le camoufler, le diminuer et le rendre accessible. Pour mieux faire avaler la pilule. Ils ne vendent plus un prix, mais des paiements par mois, ensuite par semaine, bientôt par jour. Pour des automobiles, des vélos et même des accessoires dont le prix de détail est à peine plus élevé que 100 $. Le résultat est navrant. Les gens sont plus endettés qu'avant, se procurent des produits dont ils n'ont pas besoin et dont ils n'ont pas les moyens, entretiennent la spirale de consommation qui nous entraîne dans la situation actuelle. Appliquer ce principe à l'éducation est de l'hérésie. Un dollar par jour, ça demeure 352 $ par année. La deuxième année, ce sera alors 2 $ par jour (704 $/an) puisqu'il faut additionner le dollar de la première année. Et ainsi de suite jusqu'à 5$ par jour (1 760$/an), tous les jours par la suite. Et je ne compte pas les dollars de frais d'intérêt par jour pour rembourser les prêts d'études contractés. Vraiment, la pire des façons de justifier une hausse injustifiable des frais de scolarité.