Palmarès IRB 2009 des villes les plus heureuses

Palmarès IRB 2009 des villes les plus heureuses


L'indice relatif de bonheur (IRB) présente, pour la troisième année, le palmarès des villes où les gens s'évaluent les plus heureux. Les résultats de 2009, compilés sur une période de 12 mois (mars 2008 à avril 2009) et comprenant 13 826 répondants, répertorient 25 villes, 5 de moins que le palmarès 2008 et ce, en raison d'un nombre de répondants insuffisants pour ces villes.

Mentionnons que l'IRB moyen des 13 826 répondants est assez stable par rapport à celui de 2008 (77,40 vs 77,10). Les trois villes de tête confirment leur position respective (Sainte-Julie, Repentigny et Rimouski) alors que plusieurs qui se situaient dans le dernier tiers du classement y demeurent (Trois-Rivières, Longueuil, Québec, St-Jean sur Richelieu et Montréal).

L'IRB vous invite à consulter le palmarès cumulatif des villes les plus heureuses (2006 à 2009). Ce palmarès, en plus de regrouper 35 villes et de comprendre 35 777 répondants, offre une vision plus parlante et réelle de la position de chacune des villes.

Aussi, pour une meilleure lecture et compréhension de ces résultats, l'IRB vous suggère de parcourir les explications ainsi que les raisons justifiant, en partie du moins, la position de plusieurs villes.

Classement officiel (2009)

Pos.VilleRésultat (IRB moyen)
1)Ste-Julie82,70
2)Repentigny82,30
3)Victoriaville81,20
4)Rimouski80,30
5)Granby79,40
6)Boucherville79,10
7)Saguenay78,60
8)Shawinigan78,30
9)St-Jérôme78,30
9)St-Eustache78,30
11)Drummondville78,10
11)Alma78,10
11)Lévis78,10
11)Longueuil78,10
15)Rouyn-Noranda78,60
16)Sherbrooke77,80
17)Rivière du loup77,70
17)Laval77,70
17)Joliette77,70
20)St-Jean sur Richelieu77,40
21)Terrebonne77,10
22)Québec76,60
23)Gatineau76,30
24)Montréal75,50
25)Trois-Rivières75,20


Palmarès cumulatif IRB des villes les plus heureuses (2006 à 2009)

Voici le premier palmarès cumulatif IRB des villes les plus heureuses. Ce palmarès est certainement le plus révélateur et le plus proche de la réalité, car il prend en compte les répondants de chacune des municipalités sur une période de trois ans.
En plus de regrouper 35 villes et un total de 35 777 répondants, ce palmarès cumulatif permet de mieux cerner et expliquer les tendances ainsi que les performances des villes.

Classement cumulatif officiel (2006 – 2009)

Pos.VilleRésultat (IRB moyen)
1)Repentigny80,60
2)Ste-Julie80,40
3)Rimouski79,20
4)Shawinigan78,70
5)Drummondville78,50
6)Vaudreuil-Dorion78,40
7)Victoriaville78,20
7)St-Georges78,20
9)Rouyn-Noranda78,10
10)Sorel-Tracy78,00
11)Alma77,90
12)Boucherville77,80
13)Blainville77,70
13)Ste-Hyacinthe77,70
15)Sallabery-de-Valleyfield77,60
16)Granby77,60
17)Saguenay77,40
18)Lévis77,30
18)Sherbrooke77,30
18)Terrebonne77,30
21)Candiac77,20
22)St-Jérôme77,00
23)Laval76,90
23)Rivière-du-loup76,90
25)Chambly76,80
26)Joliette76,70
26)Gaspé76,70
28)St-Eustache76,60
29)Québec76,50
29)Gatineau76,50
31)Longueuil76,30
32)Ste-Thérèse76,00
33)St-Jean sur Richelieu75,90
34)Trois-Rivières75,90
35)Montréal75,10

Palmarès des villes combinés 2009 et cumulatif 3 ans (2006-2009)

Ce tableau permet de voir d'un seul coup d'oeil les postions respectives des villes pour chacun des deux palmarès (2009 et cumulatif).

Pos.
(09)
VillesIRB 2009Pos.
(cumul)
IRB (cumul)
#1Ste-Julie82,70#280,40
#2Repentigny82,30#180,60
#3Victoriaville81,20#778,20
#4Rimouski80,30#379,20
#5Granby79,40#1677,60
#6Boucherville79,10#1277,80
#7Saguenay78,60#1777,40
#8Shawinigan78,30#478,70
#9St-Jérôme78,30#2277,00
#9St-Eustache78,30#2876,60
#11Drummondville78,10#578,50
#11Alma78,10#1177,90
#11Lévis78,10#1877,30
#11Longueuil78,10#3176,30
#15Rouyn-Noranda78,60#979,10
#16Sherbrooke77,80#1877,30
#17Rivière du loup77,70#2376,90
#17Laval77,70#2376,90
#17Joliette77,70#2676,70
#20St-Jean sur Richelieu77,40#3375,90
#21Terrebonne77,10#1877,30
#22Québec76,60#2976,50
#23Gatineau76,30#2976,50
#24Montréal75,50#3575,10
#25Trois-Rivières75,20#3475,90

Les grandes tendances, ou comment expliquer les résultats?

Au départ, mentionnons que les palmarès sont toujours ingrats, déclarant, dans la même foulée, et des gagnants et des perdants. Les premiers sont satisfaits et glorifient le palmarès, les perdants sont mécontents et le discréditent. Ces comportements sont humains et compréhensibles.

Mais cette année, au-delà d'un simple classement, l'IRB a surtout cherché à comprendre et expliquer les résultats. Les informations qui vous seront fournis, si elles demeurent incomplètes et n'expliquent pas tout, ont cependant le mérite de mettre en lumière certains faits, de procéder à certaines associations, croisements ou corrélations issues, entre autres, des nombreuses recherches effectuées par l'IRB depuis 2006.

Les données et les statistiques utilisées pour procéder aux analyses que l'IRB vous suggère proviennent principalement de Statistiques Canada et, dans une moindre mesure, de l'Institut de la statistique du Québec.

La réalité socio démographique et ses impacts sur le bonheur

D'entrée de jeu, il faut souligner l'importante influence des différentes variables socio démographiques pour expliquer la position des villes. Leurs incidences sur les niveaux de bonheur exprimés ont été calculées et validées à plus de 20 reprises par l'IRB depuis sa fondation en novembre 2006.

Les caractéristiques socio démographiques n'expliquent pas à elles seules la position de chacune des villes dans les palmarès des villes les plus heureuses de l'IRB, mais elles y contribuent passablement. Nos analyses feront ressortir les incidences de la socio démographie, graphiques à l'appui.

Chacune de ces caractéristiques sera mise en comparaison pour 8 villes du palmarès cumulatif, soit les trois premières et celles (5) qui ferment le classement. Il sera plus facile, à la suite de la lecture de ces informations, d'interpréter et de situer les résultats pour chacune de ces villes.

Pour une meilleure lecture et compréhension des graphiques, voici la légende et les positions des villes.
St-J. = Sainte-Julie 1ère au classement annuel 2008 et 2009
Rep = Repentigny, 1ère au classement annuel 2007 et 1ère au classement cumulatif
Rim. = Rimouski, 3e au classement cumulatif
Qc = Québec, 29e au classement cumulatif (ex aequo)
Gat. = Gatineau, 29e au classement cumulatif (ex aequo)
Long. = Longueuil, 31e au classement cumulatif
Tr-R. = Trois-Rivières, 34e au classement cumulatif
Mtl = Montréal, 35e au classement cumulatif

La propriété

Les propriétaires (maisons ou condos) affichent systématiquement un IRB de 3 à 5 points supérieurs à celui des locataires. L'IRB d'une ville dont la proportion de propriétaires est élevée sera dès lors influencé par cet élément.

Population Propriétaire

Sans être parfaitement proportionnel, l'accès à la propriété étant plus difficile pour les plus grands centres (Québec, Longueuil et Montréal), on constate avec ce graphique, l'incidence et la corrélation de ce facteur sur le niveau de bonheur des villes et leur position au classement, principalement pour Sainte-Julie et Repentigny.

Québec, Longueuil, Trois-Rivières et Montréal affichent toutes une proportion de propriétaires en dessous de la moyenne québécoise qui se situe à 60,1%

Le statut familial

Les personnes qui vivent seules et les personnes monoparentales affichent toujours un IRB d'environ 5 à 7 points en dessous de celui des personnes qui vivent en couples (marié ou en union libre). Encore une fois, l'IRB d'une ville qui compte une plus grande proportion de personnes vivant en couple ou, à l'inverse, une plus faible proportion de personnes vivant seules ou étant monoparentales, sera influencé positivement par le statut familial de ces concitoyens.

Personnes seules

Ce graphique est tout à l'avantage de Repentigny et surtout de Sainte-Julie. Il démontre aussi que les grands centres, Québec et Montréal, doivent composer avec une proportion nettement plus élevée de personnes vivant seules, ce qui est également le cas pour Trois-Rivières qui, globalement, démontrent des statistiques très défavorables pour une ville de cette taille et en comparaison avec d'autres villes similaires.

Notons que la proportion de personnes qui vivent seules pour le Québec est de 30,7%.

Personnes monoparentales

 Ces données favorisent nettement les trois premières villes au classement cumulatif. Encore une fois, les plus grandes agglomérations, celles à caractère plus urbain (Montréal et Longueuil) doivent composer avec une population plus hétérogène et un plus grand nombre de personnes monoparentales, exception faite de Québec qui affiche un taux comparable à celui provincial.
Les personnes monoparentales représentent 16,6% des foyers au Québec

Les revenus

« L'argent ne fait pas le bonheur », mais il y contribue. C'est maintenant prouvé et démontré que l'IRB des personnes croît avec les revenus et que celles qui déclarent des revenus de 80 000$ et plus affichent systématiquement un IRB de 10 à 12 points supérieurs à celui des personnes qui déclarent des faibles revenus (15 000 $ à 25 000 $). L'IRB d'une ville sera forcément influencé par le niveau de richesse relatif de ses habitants.

Revenu personne ville

Les deux premières villes au classement occupent encore le haut du pavé pour cette caractéristique alors que Montréal, dernière au classement, affiche un revenu médian personnel d'à peine 60% de celui des Julievillois, c'est tout dire.

Montréal, Trois-Rivières et Rimouski sont les trois villes qui affichent des revenus médians personnels plus faibles que la moyenne québécoise qui se situe à 24 430$. Dans le cas de Rimouski, cette lacune est compensée en partie par un coût de la vie plus faible ainsi qu'une valeur foncière plus basse.

Personnes faible revenu

Ce graphique est encore plus révélateur que le précédent et confirme la nette corrélation qui existe entre le niveau de richesse des habitants d'une ville et leur niveau de bonheur. Exception faite de Gatineau, les villes les plus loin dans le classement cumulatif affichent toutes un taux de personnes à faibles revenus supérieur à la moyenne québécoise qui se situe à 16,1% alors que c'est l'inverse pour les trois premières.

L'emploi

Le travail est l'un des plus importants facteurs d'influence du bonheur, le 3e en fait sur les 24 répertoriés. S'il est important d'aimer son travail (différence de 18 points de l'IRB entre ceux qui affirment aimer leur travail et celui des personnes qui ne l'aiment pas), il est encore plus important d'en avoir un. Ainsi, le taux de chômage d'une ville est un indicateur important et un élément qui n'est pas sans influencer le niveau global de bonheur d'une ville.

Chomage ville

Si on excepte Rimouski qui affiche tout de même un taux de chômage acceptable pour une ville située en région éloignée, la corrélation entre le taux de chômage et le niveau de bonheur des huit villes sélectionnées est presque directement proportionnel. Ce graphique en dit long sur l'importance de l'emploi sur les niveaux de bonheur des différentes collectivités.

Homogénéité vs hétérogénéité ou le phénomène de la concentration

Il s'agit là d'un principe de base qui ne peut qu'avoir des répercussions sur les niveaux de bonheur exprimés. 

L'historique, le contexte, le développement et, forcément, la réalité de certaines villes de banlieues n'ont rien à voir avec celles des villes centres. Alors que les premières peuvent, dans une certaine mesure, « choisir » leurs concitoyens et les attirer en  adoptant un positionnement très niché et pointu, il en va autrement pour les villes centres qui doivent composer avec une multitude d'éléments qu'ils ne peuvent contrôler à leur guise.

Ces dernières, plus populeuses également, doivent composer avec toutes les couches de la société, ce qui inclut des franges plus pauvres ou plus démunies. Les profils comparés de Montréal, 35e, et de Sainte-Julie, 1ère, représente le plus bel exemple de la disparité  qui existe entre ces deux villes et de l'impact sur le bonheur entre le fait de faire partie d'une minorité homogène, favorisée et concentrée avec une majorité hétérogène, plus ou moins favorisée et diluée.

C'est ce qui explique que les six villes les plus populeuses du Québec (Montréal, Trois-Rivières, Longueuil, Québec, Gatineau et Laval), qui sont aussi des villes centres, se retrouvent dans le dernier tiers du classement cumulatif.

« Small is beautifull »

Jusqu'à une certaine limite cependant. Mais le palmarès cumulatif fait ressortir la performance ou plutôt la qualité de vie que l'on retrouve dans les petites capitales régionales. Rimouski en est certes le plus bel exemple. On pourrait aussi mentionner Drummondville et Rouyn-Noranda.

Assez grosses pour offrir un minimum d'effervescence et d'activités de toutes sortes, mais pas suffisamment grosses pour gérer les problèmes d'une population plus nombreuse et hétérogène, il semble régner dans ces petites capitales régionales un certain climat favorable ou, à tout le moins, une proximité qui fait contre poids à l'anonymat et l'individualisme des plus grandes villes.

La mobilité des populations

La mobilité des populations dans les cinq dernières années (déménagement d'une ville vers une autre à l'intérieur de la province) est une autre donnée que nous avons utilisée pour expliquer certains résultats.

Partant du principe que les gens veulent demeurer dans une ville où ils sont heureux et déménager s'ils ne s'y sentent pas bien, peu en importe les raisons, nous avons calculé ce taux de mobilité pour plusieurs de ces villes.

Ainsi, les villes qui occupent les 2 premières positions tous palmarès confondus (Sainte-Julie et Repentigny) sont celles qui présentent le taux de mobilité le plus faible (36,2% et 37,5%) alors que Gatineau et Montréal, respectivement 29e et 35e affichent le taux de mobilité le plus élevé (40,1% et 45%).

Le niveau d'éducation (scolarité)

Le niveau de scolarité est une autre caractéristique qui influence directement les niveaux de bonheur exprimés. L'écart de l'IRB des personnes qui ont un diplôme de secondaire 5 est toujours de 4 à 5 points inférieurs à celui des personnes qui ont un diplôme universitaire. On peut supposer que cet écart est encore plus grand entre ceux qui n'ont aucun diplôme ou grade.

Ainsi, le niveau de scolarité globale d'une ville devrait influencer, dans une certaine mesure, son niveau de bonheur, mais cette corrélation ne se manifeste pas, même que l'on assiste, dans certains cas, au contraire. C'est la seule exception observée.

C'est la situation qui prévaut entre autres pour les deux principaux centres urbains de la province (Québec et Montréal) alors que ces deux villes, malgré le fait qu'elles comptent la plus haute proportion de diplômés universitaires (21% et 24,4%), ne les empêchent pas d'occuper respectivement le 29e et le 35e rang du palmarès cumulatif.

On serait donc porter à penser que ces deux villes, principalement Montréal, attirent et forment l'élite de demain, mais ne lui offre pas, en contre partie, un niveau d'emploi correspondant, surtout aux immigrants, Avec un taux de chômage de 9,2% à Montréal, cette équation est tentante à faire.

Alors, vous comprenez mieux maintenant qu'un palmarès comme celui des villes les plus heureuses de l'IRB n'est pas qu'un concours de popularité, mais un exercice plus sérieux qui permet, une fois de plus, de mieux comprendre comment le bonheur s'exprime et comment se manifestent les différents éléments qui l'influencent.

Focus sur les premiers… et les derniers

Les mérites de Sainte-Julie

À la lumière des nombreuses données illustrées précédemment, il serait facile de conclure que le titre de Sainte-Julie comme ville où les gens sont les plus heureux est plus ou moins méritoire et qu'il est essentiellement dû à la composition socio démographique avantageuse de sa population.

Cette conclusion serait définitivement réductrice et ne tiendrait pas compte des efforts consentis par cette ville pour satisfaire une population qui se veut également, toujours par sa composition, exigeante.

La ville de Sainte-Julie a compris depuis longtemps l'importance d'être branché sur les besoins de ces concitoyens afin de leur offrir les services et les activités qu'ils souhaitent obtenir.

La satisfaction des Julievillois face aux différents services de leur ville est remarquable. C'est une étude récente de Léger marketing qui le confirme avec des résultats qui dépassent les normes, et ce, pour la majorité des services analysés.

« Depuis 1996, je sonde les municipalités du Québec, et les résultats de Sainte-Julie sont les plus élevés observés. Il est clair que l'administration et le politique font très bien leur travail à Sainte-Julie, une belle ville en saine croissance », Caroline Roy, vice-présidente, Léger Marketing.

Alors oui, le profil socio démographique de Sainte-Julie la favorise, mais encore faut-il satisfaire la population, ce que réussit à merveille l'administration en place.

La stabilité de Repentigny

La stabilité dans l'évaluation que font les habitants de leur niveau de bonheur représente certes l'élément le plus valable et significatif pour Repentigny. Première au classement du palmarès 2007, 2e à ceux de 2008 et 2009 et 1re au classement cumulatif de cette année, le niveau de bonheur des Repentignois et Repentignoises ne se dément pas.

Si les caractéristiques socio démographiques de Repentigny sont manifestement avantageuses, elles n'expliquent pas tout. Repentigny, aux dires de Joffrey Bouchard, directeur général du CLD de l'Assomption, mise principalement sur l'équilibre et la diversité.

Repentigny offre de tout et démontre un dynamisme certain tant par la variété que par la fréquence des événements familiaux, culturels et sportifs. Les effets souvent négatifs d'une grande ville ne sont pas présent à Repentigny alors que l'urbain, le rural et le maritime se côtoient et se fondent en un tout diversifié et agréable. 

 L'offre commerciale abondante de Repentigny en fait un pôle commercial fréquenté et sa structure industrielle diversifiée lui assure une certaine stabilité.

La ville semble à l'écoute de ses concitoyens et se collent à leurs besoins et attentes pour développer les différentes politiques dont celles, plus récentes, s'adressant aux familles et aux aînés.

Le phénomène Rimouski

La ville de Rimouski est un véritable phénomène et fait la preuve que la composition socio démographique d'une ville, quoiqu'importante, ne fait pas foi de tout. Les caractéristiques inhérentes à Rimouski sont certes intéressantes et légèrement supérieures à celles des autres villes possédant le même profil, mais insuffisantes toutefois pour justifier sa position et sa constance au classement des villes les plus heureuses.

Troisième aux palmarès de 2007 et 2008, 4e à celui de 2009 et 3e au palmarès cumulatif de cette année, Rimouski affiche une belle qualité de vie. Il suffit de faire quelques recherches pour le réaliser.

Oui, Sydney Crosby et Vincent Lecavalier y ont séjourné quelques années et oui, la Coupe Memorial 2009 s'y tiendra, mais Rimouski, c'est bien plus qu'une ville de hockey.

La vision de la ville de Rimouski est claire et carrément axée sur le mieux-être de sa population et son plan de développement va dans le même sens. L'équipe d'élus en place privilégie l'écoute des citoyens et la transparence dans les échanges ce qui a créé, aux dires de Serge Ouellet, directeur général du CLD, un sentiment de mobilisation très fort et une participation citoyenne exemplaire.

Rimouski est une ville dynamique et pour plusieurs raisons. Ville universitaire, c'est près de 15 000 nouveaux étudiants qui arrivent chaque automne et qui transmettent leur énergie et leur vitalité à leur ville d'adoption.

L'aspect culturel occupe une place prépondérante et davantage avec la nouvelle salle de spectacles Desjardins-Télus qui a d'ailleurs remporté en 2008 le Félix de la salle de spectacle de l'année.

Le travail de revitalisation du centre-ville entrepris il y a quatre ans a été récompensé en recevant, toujours en 2008, le premier prix de la Fondation Rues Principales de la Société d'habitation du Québec.

Mais Rimouski, c'est surtout l'un des centres les plus reconnus dans l'est de l'Amérique du Nord pour ses connaissances et ses programmes d'enseignements dans le secteur maritime. Qu'il s'agisse de bios technologies marines, d'innovations maritimes, ou d'océanographie, Rimouski est une référence incontournable dans le domaine.

La liste des avantages de Rimouski pourrait s'allonger dont cette cohabitation particulière avec le fleuve, mais, toujours selon Serge Ouellet, c'est la dynamique particulière qui s'est installée entre les élus et les citoyens et la mobilisation de la population derrière une vision commune qui explique le mieux la position de Rimouski aux palmarès des villes.

Chapeau quand même, Montréal!

Et il n'y a rien de sarcastique ou de cynique dans ce titre, bien au contraire. Plusieurs croient que Montréal ne devrait pas apparaître dans ce palmarès, car il est impossible et surtout injuste de comparer une ville de près de deux millions d'habitants avec des banlieues cossues de 30 000 habitants. Ils ont en partie raison, mais ce palmarès représente aussi une belle occasion de forcer une analyse et de poser certains constats.

Pour l'IRB, la position de Montréal, 24e et avant-dernière au palmarès 2009 et 35e et dernière au palmarès cumulatif avec un IRB de 75,10 relève presque de l'exploit si l'on regarde et compare les données de la métropole.

La liste est longue et parfois décourageante, mais démontre, malgré tout, la joie de vivre des Montréalais.
- Plus faible taux de propriété (34 % vs moyenne de 60 %)
- Plus haute proportion de personnes monoparentales (21,8 % vs moyenne de 16,6 %) et de personnes qui vivent seules (39,6 % vs moyenne de 30,7%)
- Plus haute proportion d'immigrants (30,7 % vs moyenne de 11,5 %)
- Taux de chômage à 9,2 % comparativement à 7 % pour le Québec.
- Plus haute proportion de personnes à faibles revenus (31,2 % vs moyenne de 17,2 %)
- Revenu médian personnel parmi les plus faibles (21 459 $ vs moyenne de 24 430 $)

Les chiffres de Montréal n'ont rien, mais absolument rien à voir avec ceux de Sainte-Julie ou de Repentigny et démontrent bien son caractère distinct et la réalité avec laquelle la ville doit composer.

Ces chiffres et ces données, si elles expliquent en bonne partie la position de Montréal ne l'excusent cependant pas et font nettement ressortir le profil défavorisé de la ville et la faiblesse, pour le Québec en entier, d'avoir un cœur avec de si nombreuses artères bouchées ou obstruées.

Pas d'effet 400e pour Québec

On aurait pu penser que la folie qui s'est emparée de Québec en 2008 pour son 400e anniversaire aurait eu des répercussions positives sur le niveau de bonheur de sa population, mais, vraisemblablement, ça n'a pas été le cas. Décevant.

Décevant aussi de voir Québec au 22e rang du palmarès 2009 des villes les plus heureuses et au 29e rang du palmarès cumulatif lorsqu'on jette un œil sur le profil de la ville.

Si Québec représente le 2e centre urbain da la province, son profil ne se compare nullement avec celui de Montréal. Taux de propriété proche de la moyenne nationale, faible proportion d'immigrants, population fortement scolarisée, taux de chômage à 5 %, 2 points de plus bas que le taux provincial, revenus médians légèrement supérieurs et proportion de personnes à faibles revenus tout juste au dessus de la moyenne, Québec ne présente pas un profil qui justifie sa position.

Alors, où est le problème? Une bonne question qui mérite d'investiguer davantage, mais, subjectivement, y aurait-il un parallèle à faire entre le niveau de bonheur Québécois (la ville) et son côté conservateur et réactionnaire? La solidarité, vous savez, représente le 22e facteur d'influence du bonheur et ce facteur trouve peu d'écho à droite de l'échiquier politique.

Voilà. La vitre est brisée, le débat est lancé. Et vous, quelle est votre explication à la position de Québec?

Trois-Rivières, un résultat qui va de soi!

Le niveau de bonheur de Trois-Rivières est à l'image des statistiques qui la définissent, c'est-à-dire pas très élevé. Ces statistiques se rapprochent beaucoup plus de celles qui définissent Montréal avec, forcément, des résultats similaires, soit dernière (25e) au palmarès 2009 et avant-dernière (34e) au palmarès cumulatif. Mais Trois-Rivières, avec ses 126 323 habitants, ce n'est quand même pas Montréal avec ses 1 620 693 paroissiens. Il y a des choses qui s'expliquent assez facilement pour Montréal, mais plus difficilement pour Trois-Rivières.

Trois-Rivières fait contraste avec certaines villes comparables et dénote la difficulté de cette ville de retrouver son aplomb des années passées. Population vieillissante (moyenne de 43,9 ans vs moyenne de 41 ans), moins scolarisée, vivant davantage seule et affichant des revenus inférieurs à la moyenne nationale (revenu médian de 22 133 $ vs moyenne de 24 430 $), Trois-Rivières semble figée dans un carcan qui l'empêcher de s'exprimer.

Sa structure industrielle est lourde, traditionnelle et peu diversifiée avec les deux tiers des activités qui sont concentrées dans des secteurs manufacturiers qui en arrachent, soit les pâtes et papiers, la transformation des métaux et le bois et ses dérivés, le meuble.

On dit souvent que c'est lorsqu'on est au plus bas que l'on peut le plus facilement changer les choses et instaurer une nouvelle dynamique, définir une nouvelle vision. Cette occasion semble se présenter pour Trois-Rivières.

Le bonheur (et le pouvoir), c'est l'information

Sans vouloir généraliser, il appert que les villes qui se retrouvent en tête de peloton, en plus de posséder des caractéristiques socio démographiques qui les avantagent, semblent partager un autre élément en commun : L'information.

Qu'il s'agisse de Sainte-Julie, Repentigny ou de Rimouski, les trois villes accordent une place prépondérante à l'écoute de leurs concitoyens et à la volonté de répondre à leurs besoins et attentes.

En fait, gérer en tenant compte de la notion de bonheur, c'est un peu ça, c'est-à-dire s'engager à s'informer et à obtenir le maximum de feedback pour intervenir de la façon la plus humaine possible.

La méthode Obama

On dit que Barack Obama a créé une véritable révolution dans la façon de générer l'information. En fait, il n'a rien créé du tout, il a seulement appliqué magistralement un principe qui place le citoyen au centre des préoccupations, qui en fait l'élément de départ et de fin, qui en fait la source principale d'information.

La méthode Obama, c'est d'instaurer un flux relationnel continu entre le peuple (les concitoyens), les experts (les directions) et ceux qui décident (les politiciens).

L'information est circulaire au lieu d'être verticale partant du haut vers le bas. Dans ce principe ou modèle, personne ne perd ni son rôle ni son pouvoir. C'est plutôt le contraire. Chacun l'assume, mais en fonction de ceux et celles pour qui ils existent, la population.

C'est possible de gérer autrement en prenant en considération l'opinion des concitoyens et l'expression de leur niveau de bonheur. Il s'agit de les stimuler, de les interroger, de les écouter et de leur fournir des réponses.

Le problème n'en est pas un technologique ou relié à l'absence de moyens, mais plutôt à la réelle volonté de placer le citoyen au cœur de la dynamique sociale et au-dessus des intérêts individuels.

La mission de l'IRB

La mission ultime de l'IRB est de faire du bonheur une variable qui compte, d'éveiller les consciences, d'apporter une contribution sociale et d'améliorer le niveau de bonheur collectif en mettant à profit les informations recueillies et les idées qu'elles suggèrent.

L'IRB souhaite que le bonheur soit pris en considération dans tous les aspects de la vie, incluant dans la façon de gérer les organisations. Ce n'était pas possible avant, ce l'est maintenant.

S'agit maintenant aux décideurs de faire preuve d'audace, de courage, de surmonter les préjugés, de démontrer que le capital humain est celui sans lequel rien n'est possible et qu'à cet égard, il mérite qu'on lui accorde toute notre attention.

Je crois que notre société sera meilleure à partir du moment que l'humain et la réelle recherche de son bien-être et de son bonheur domineront tous les autres aspects. Et c'est sans doute à partir de ce moment que nous connaîtrons la période la plus florissante et positive de notre histoire.