Les sept vertus, une à une!

Les 7 vertus, une à une!

Note : L'indice mentionné dans les articles est le résultat de l'évaluation que les répondants faisaient d'eux-mêmes par rapport à chacune des vertus. Plus l'indice est élevé, plus cela signifie que la vertu est présente chez les individus.

La justice

La justice est universelle et unanime. Elle est également la vertu que les gens s'approprient le plus avec un indice général de 8,28/10. Cette appropriation ne fait aucune distinction parmi les différents groupes de la société, la justice étant une valeur unanime pour toutes et tous, que l'on soit pauvre ou riche, jeune ou vieux, scolarisé ou non, homme ou femme.

Toutefois, cette importance accordée à la justice tranche profondément avec la perception que l'on en a. Dans un dossier de l'IRB publié il y a deux ans, on apprenait que seulement 20 % des Québécois considéraient que tout le monde était égal devant la justice, qu'un maigre 15 % avait les moyens d'engager un avocat pour se défendre et que moins du tiers de la population(30 %) faisait confiance à notre système judiciaire.

La vertu est une chose, la réalité en est une autre. Ces données nous font réaliser que comme société, nous avons encore du chemin à parcourir.

La persévérance

Si l'on en croît, les réponses données par les répondants, la presque totalité d'entre eux se considéreraient comme ou beaucoup (34 %) ou passablement persévérants (49 %), ce qui apparaît élevé. Les femmes le sont davantage que les hommes avec un indice de persévérance de 7,62/10 par rapport à 7,37/10 pour les hommes. Notons que l'indice général pour la persévérance se situe à 7,50/10.

Mais les championnes de la persévérance sont les personnes monoparentales, avec un indice de 7,96/10. Effectivement, elles ont du mérite et doivent composer avec un contexte qui, sans persévérance, pourrait tourner au cauchemar.

Les personnes qui possèdent une formation universitaire de 2e cycle et plus (maîtrise ou doctorat) affichent également un indice élevé de persévérance (7,89/10). Là aussi, on sait qu'il en faut beaucoup pour compléter de telles études.

Rappelons l'importance de la persévérance et l'impact majeur sur le niveau de bonheur des gens (IRB) dépendant que l'on se considère peu ou beaucoup persévérant (61,20 vs 78,90).

La charité

Les gens s'estiment passablement charitables. Ils ont toutefois tendance à se surévaluer, surtout pour les éléments qui contribuent fortement à l'image que l'on se fait de soi. L'indice général de la charité se situe à 6,92/10, mais il grimpe ou glisse considérablement selon que l'on soit une femme (7,27/10) ou un homme (6,54/10). Cette meilleure auto-évaluation que font les femmes de leur niveau de charité correspond en tout point avec les différentes observations faites par l'IRB au cours des quatre dernières années.

Sans surprise et conforme à ces mêmes études réalisées par l'IRB depuis 2006, la charité est une vertu qui se perd au fur et à mesure que nos revenus augmentent. Ce triste constat n'est pas sans nous renvoyer et nous rappeler l'image égoïste et individualiste de notre société et le paradoxe troublant qui veut que l'amélioration individuelle se fasse toujours au détriment de l'amélioration collective.


Les personnes vivant en milieu rural affichent un indice de charité plus élevé que ceux vivant en milieu urbain (7,16 vs 6,85/10) ainsi que les 25-44 ans (7,27/10).

La tempérance

La tempérance, rappelons-le, c'est une personne qui agit avec modération, retenue et discernement, qui croit que tout est une question d'équilibre, de juste milieu et que trop de vertu peut nuire autant que trop de malfaisance.

Cette définition semble coller à passablement de gens (75 %), mais un peu moins aux extrêmes, les personnes affichant les plus faibles et les plus haut revenus se déclarant un peu moins tempérants.

L'indice général de la tempérance se situe à 6,40/10, mais il chute à 6,04/10 chez les personnes pour qui leur niveau de bonheur s'est détérioré dans la dernière année.

L'espérance

Première valeur quant à l'influence sur le bonheur des gens, l'IRB de ceux qui disent faire preuve de beaucoup d'espérance atteint des sommets à 82,90 alors qu'il atteint le fond (53,50) pour ceux qui ne font pas vraiment preuve d'espérance.

L'indice général de cette vertu se situe à 7,09/10. Les femmes font preuve davantage d'espérance que les hommes (7,37 vs 6,81/10), les personnes vivant en couple plus que les personnes vivant seules (7,24 vs 6,54/10) et les personnes déclarant les plus hauts revenus davantage que celles déclarant les plus faibles revenus (7,41 vs 6,37/10). Le pouvoir de l'argent est grand et d'en avoir permet d'entretenir des rêves, des projets, alors que ceux qui n'en ont pas ou peu se contentent d'anticiper la fin du mois.

La foi

« Il est grand le mystère de la Foi » proclame l'Évangile. De moins en moins si l'on se fie aux données de l'IRB. En plus d'avoir un impact mineur sur le niveau de bonheur, la foi est en désertion affichant l'indice général le plus faible (5,40/10), ce qui signifie que cette vertu est la moins répandue des sept et celle que les gens s'approprient le moins.

Cet indice de la foi, sans surprise, croît avec l'âge des répondants et est nettement plus élevé chez la femme que l'homme (5,60 vs 4,70/10).

Les écarts sont encore plus prononcés entre le fait de provenir d'une famille nombreuse (6 enfants et +) ou d'être enfant unique (6,40 vs 4,67/10).  On remarque un écart presque identique entre les personnes qui déclarent les plus faibles revenus et celles qui déclarent les plus élevés (6,04 vs 4,77/10).

À l'instar de ces données, la foi se manifesterait davantage auprès des femmes plus pauvres, plus âgées et issues de grosses familles.

La prudence

L'indice général pour la prudence se situe à 7,14/10. C'est une vertu répandue qui s'exprime assez également à travers les différents groupes de la population.

 Mais la prudence, rappelons-le, place la sagesse et la retenue avant l'action et le comportement impulsif et irréfléchi. Les personnes prudentes réfléchissent d'abord à la portée de leurs gestes et aux conséquences de leurs actions et prennent les dispositions pour éviter tout danger ou tout risque inutile. Pas surprenant, avec cette définition, que les personnes affichant des revenus de 80,000 $ et + soit le groupe avec l'indice de prudence le plus bas (6,63/10), ce qui démontre bien que l'argent ne vient pas tout seul et qu'il faille prendre des risques ou courir parfois à contre-courant ou même bousculer un peu pour obtenir ce que l'on recherche.