Les sept vices. Du pire au "meilleur"

Les sept vices : Du pire au « meilleur »!

Voici, en fonction des évaluations données par les répondants à l'enquête de l'IRB, le classement des sept vices, en commençant par le pire.

La question était simple. Parmi les sept vices (Avarice, colère, envie, gourmandise, luxure, orgueil et paresse) lequel avez-vous le plus en horreur? Pour mieux apprécier ce classement, nous vous invitons à lire la définition qui était associée à chacun des vices.

Classement des 7 vices en fonction
de ceux qu'on a le plus en horreur

L'avarice 24 % des mentions
La colère22 % des mentions
La paresse21 % des mentions
L'envie14 % des mentions
L'orgueil11 % des mentions
La gourmandise3 % des mentions
La luxure2 % des mentions

La lutte est serrée pour le premier rang entre l'avarice, la colère et la paresse alors que la gourmandise et la luxure, avec si peu de mentions, ne sont plus des vices, mais plutôt des « travers » presque charmants.

L'IRB a également voulu savoir lesquels de ces vices étaient les plus répandus. Ainsi, chacun des répondants devait s'auto évaluer et déterminer, sur une échelle de 10 (1 signifiant très peu et 10 beaucoup) dans quelle mesure chacun des vices était présent chez lui. Cette évaluation devient un indice de mesure de chaque vice, plus l'indice étant élevé, plus ce vice étant répandu. Voici les résultats.

Classement des 7 vices selon leur indice
(degré) d'appropriation (popularité)

La gourmandise5,56
L'orgueil4,73
L'avarice4,71
La luxure4,57
La paresse4,41
La colère3,89
L'envie   
3,87

On réalise que les trois premiers de tantôt sont maintenant les trois derniers. Les gens sont assez logiques et conséquents avec eux-mêmes. Ils n'aiment surtout pas s'attribuer une grande part de ce qu'ils ont préalablement évalué négativement.

Maintenant, il fallait connaître l'impact de chacun de ces vices sur les niveaux de bonheur exprimés. On y a découvert certaines surprises. Voici donc le classement des vices selon l'impact négatif de chacun sur l'IRB des répondants. Les écarts de l'IRB sont ceux observés entre le fait qu'un vice soit beaucoup ou pas du tout présent chez les répondants.

Classement des 7 vices selon l'impact négatif
sur le bonheur (IRB)

La colère- 21 points d'écart
L'envie- 18 points d'écart
L'avarice- 15 points d'écart
La paresse-  6 points d'écart
La luxure- 3 point d'écart
L'orgueil- 1 points d'écart
La gourmandise+ 5 points d'écart

Les trois pires vices, ceux, par contre, que les gens s'attribuent le moins, sont également ceux qui ont la plus forte incidence négative sur le bonheur. La logique est totalement respectée.

À l'inverse, il y a des vices qui sont des sources de bonheur . . . et synonymes de plaisir. C'est le cas de la gourmandise. C'est quand même incroyable ce que la société, à travers les années, à réussi à inculquer. La gourmandise est tellement bonifiée qu'elle en devient positive et l'IRB des plus gourmands, entre autres, s'en trouve amélioré et supérieur à celui des personnes qui se disent aucunement gourmandes ou ne font jamais preuve de gourmandise.

Dans ce contexte, doit-on se surprendre du problème de surpoids de nos sociétés? Le mot gourmand est maintenant presque toujours utilisé gentiment afin de hausser la valeur de ce à quoi il est associé. Les plaisirs gourmands, le resto-gourmand, le café-gourmand, Au petit gourmand, etc., etc.

Le même principe s'applique à la luxure, mais dans une proportion moindre cependant. Selon la définition que l'IRB a communiqué aux répondants (une personne qui cherche immodérément les différentes formes de plaisirs, ceux de nature sexuelle plus particulièrement, et qui est fortement motivée par l'assouvissement de ses désirs, peu importe la forme qu'ils prennent), il y aurait plus de bonheur à être légèrement porté sur la luxureque pas du tout. Le bonheur, on le sait, est tranquille et « staight », mais il y a des limites quand même. Il a besoin, de temps en temps du moins, d'un petit brin de folie.

Dans le fond, c'est probablement Épicure, ce philosophe grec du 17e siècle qui avait raison. Dans toute sa sagesse, mais surtout en raison de son penchant pour les plaisirs de la vie, a concentré sa pensée autour des sensations, faisant de celles-ci le critère des connaissances, de la morale et des plaisirs qu'elles procurent, l'un des principes du bonheur, « à condition d'en rester maître ».

Cette philosophie, 400 ans plus tard et selon les données de l'IRB, tient la route, demeure tout à fait actuelle et donne raison à Épicure. Alors, qu'attend-on pour être heureux et sombrer un peu plus dans la luxure et à fond dans la gourmandise.