Travail au noir: Fléau social ou réalité incontournable?

Travail au noir : Fléau social ou réalité incontournable?

Suffit d'être dans le pétrin pour qu'un fléau devienne une réalité.

Qu'on ne se conte pas d'histoire. Le travail au noir, dans une situation financière précaire, devient rapidement une solution. Les trois quarts des répondants (75 %) pensent ainsi et n'hésiteraient pas à accepter un job au noir s'ils se retrouvaient confrontés à une telle situation. Les 21 % de répondants qui prétendent le contraire n'ont probablement jamais manqué de rien et rarement été confronté à une réalité parfois cruelle.

Quant à l'augmentation substantielle du salaire minimum, seulement 18% des répondants croient que cette action contribuerait fortement à freiner ou diminuer le travail au noir alors que plus de la moitié (51%) ne voit pas d'incidence significative derrière ce geste.

Fléau ou réalité

Comment est-il perçu ce travail au noir? Si 38 % des répondants considèrent qu'il représente un véritable fléau social, plus du double (85 %) se montrent plus nuancés et ont plutôt tendance à décrire le travail au noir comme une réalité incontournable. À noter que le groupe le plus nombreux à offrir du travail au noir, les personnes affichant les plus hauts revenus, est, paradoxalement, le plus nombreux à définir le travail au noir comme un fléau social. Ce groupe critique donc une situation dont il est, en partie, le responsable.

Malhonnêteté ou opportunisme

Preuve que le travail au noir est davantage considéré comme un péché véniel plutôt que mortel, moins du tiers des répondants (31 %) considèrent que les personnes qui offrent du travail au noir manquent d'honnêteté, de civisme et d'éthique et moins du quart (24 %), que les personnes qui acceptent du travail au noir sont déloyaux, croches et opportunistes. Notons que l'offre est tout de même jugée plus sévèrement que la demande.

Encore une fois, et tout aussi paradoxalement, de tous les groupes, celui des personnes affichant les plus hauts revenus est celui qui se montre le plus critique et acerbe face aux acteurs du travail au noir. Trouvez l'erreur?

Outre les personnes affichant les plus hauts revenus, l'IRB constate que les personnes de plus de 55 ans s'indignent facilement face au travail au noir et se montrent davantage tranchants, tant par rapport à ceux qui l'offrent que ceux qui l'acceptent. Sans doute parce qu'à leur âge, le travail au noir ne représente plus une option. On reconnaît aussi là les Boomers. Égocentriques et vindicatifs tant que ça ne les concerne pas directement.

Et le bonheur, au risque de se répéter, se range toujours du côté de la droiture et de la vertu. Pas beaucoup, mais quand même. C'est ce qui explique que parfois, souvent même, ce bonheur, il est barbant et tranquille . . . et quelquefois déconnecté.